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Saint-Paterne-Racan

Une des spécificités de Saint-Paterne et de la Direction politique dans laquelle on s'engage c'est de créer des coopératives dans lesquelles la collectivité est fortement impliquée.

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Un village tiers-lieu de compétences

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Depuis 2020, la Municipalité de Saint-Paterne-Racan travaille sur un projet global de résilience territoriale abordant diverses questions telle que l'autonomie alimentaire dans les écoles, le surcyclage, les transports, l'accueil  des apprentis... Elle souhaite que le village devienne un terrain d'expérimentations locales.

Entretien avec Eric Lapleau, Maire de Saint-Paterne-Racan

Comment était Saint-Paterne au départ de votre campagne municipale ?

Saint-Paterne est un village très rural qui a beaucoup d'atouts et dont le centre bourg a eu par le passé énormément de commerces.

Avec ses 1700 Habitants, il a un côté taille humaine qui nous permet à la fois de travailler et d'avoir un peu de marge financière. Paradoxalement, le village est très grand, avec une superficie de 48 km², soit 1.5 fois plus grand que Tours mais cent fois moins d'habitants.

 

Il y a forcément une nécessité de le revitaliser, en particulier à partir du centre-bourg qui a deux friches.

L’une est constituée du hangar d'une entreprise qui a fermé lorsque le propriétaire est parti à la retraite. Avoir une friche au milieu du village ça pose une question stratégique.

L’autre, à deux minutes du centre-bourg est une friche ferroviaire où il y a 5 Ha constitué de prairies, de ruines et de la rivière.

L'idée pour nous quand on a défini le programme municipal était de se dire qu'il y a un potentiel énorme et qu’on aimerait que ce village ait un positionnement d'expérimentation autour de la résilience des territoires.

Travailler sur la question de l'alimentation en circuit court nous paraissait être vraiment très important, sur l'économie circulaire et la réparation aussi. De fait, c'est ce qui pouvait être aidé et cofinancé.

Puis se sont ajouté un tas de problématiques du type : comment on s'attaque à la question de la compétence, de la formation ? Comment on s'attaque aux problèmes de mobilité qui sont inhérents aux villages ?

 

On a phasé dans le temps d'abord la question alimentaire et l'aspect social. On a restructuré professionnellement le Centre Communal d'Action Social. On a mis en place la cantine à 1€.

Dans une second temps, on ira sur un développement de services plus ciblés autour de la santé et de l'accompagnement du vieillissement.

Les prémices d'un tiers-lieu

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Vous êtes maire depuis 2020 et vous étiez déjà engagé dans la vie citoyenne et politique,

qu'est ce qui vous a incité à vous présenter aux élections municipales?

En fait, en 2014 j'avais été élu conseiller municipal sur une liste de l’opposition. On était sur une liste très axée sur la question de la démocratie participative.

Si on est venu me chercher, c'est parce que j’étais impliqué dans le développement local depuis les années 90.

En arrivant à Saint-Paterne, j’ai monté un studio d'enregistrement puis un label de production discographique et je faisais partie de cette organisation qui s'appelait les Trois Vallées du Pays de Racan. C’était une association multi-partenariale qui, dans les années 90 avait entre-autre, créé un tiers-lieu dans le collège de Neuvy-le-Roy.

Ça ne s'appelait pas comme ça à l’époque mais cette histoire du tiers-lieu date de très longtemps dans le pays de Racan. Il y a été très important de 1990 à 2002.

 

J'ai aussi été conseiller communautaire en 2017, à l'occasion de la fusion des communautés de communes du Pays de Racan et de Gâtine-Choisille.

J’ai été élu vice-président en charge du développement durable, j’ai donc d'abord été dans un exécutif. Être dans un exécutif signifie qu’on a un budget et qu’on peut mettre des choses en place. Parmi celles qu’on a mises en place entre 2017 et 2020, il y a justement la recyclerie de Saint-Antoine-du-Rocher. C’est typiquement une réalisation de l'économie circulaire, du ré-emploi et de la création d'emplois liée à l'insertion.

Les S.C.I.C

Comment fait-on remonter ce que souhaitent les habitants ?

Je crois aux S.C.I.C (Société Coopératives d'Intérêt Collectif) et au fait que lorsqu’on développe un projet sur l'alimentaire, sur l'économie circulaire dont le réemploi de meubles ou sur la question de la formation des compétence, cet outil de coopérative a l'intérêt de pouvoir regrouper la collectivité, les professionnels, les acteurs, les associations et les citoyens.

C'est l'essence de cet outil. Donc pour moi, l'étape qui formalise et qui grave un peu dans le marbre la participation citoyenne c'est quand les gens s'impliquent dans les différentes coopératives.

Une des spécificités de Saint-Paterne et de la Direction politique dans laquelle on s'engage c'est de créer des coopératives dans lesquelles la collectivité est fortement impliquée. Ce n'est pas une coopérative où la collectivité prend deux parts pour dire "Je vous aime bien ». Là, la collectivité identifiée comme un collectif issu d’une liste citoyenne devient un coopérateur très important dans une S.C.I.C.

On essaie cet outil là. Ça n'existe quasiment pas en France. C'est très novateur et ça a vraiment du sens politiquement parce que par essence c'est un outil démocratique citoyen et aussi économique et écologique.

Les activités, les coopératives et la Transition, c'est vraiment ce qui me motive et je tiens à réussir ça.

La problématique des transitions commence par les compétences, la formation et les outils.

Les outils qui permettent de fédérer ce sont les coopératives.

 

Je travaille avec un collectif qui s'appelle

les Localos, dont le directeur Jean-Yveau Pineau est l'ancien agent de développement des Trois Vallées du Pays de Racan. C'est une association nationale de développeur locaux.

Les localos c'est la continuité des Trois Vallées du Pays de Racan, du tiers-lieu dans le collège, ensuite du collectif ville-campagne. C’est la suite de cette histoire du « développement local » qui a commencé ici.

C'est une vraie question et c'est un vrai point problème.

Personnellement, je ne crois pas à la réunion publique où, tout azimut, tout le monde dit tout et n'importe quoi.

On a fait l'expérience de diagnostic en marchant par exemple et je trouve que quand on fait ça, on est assez déçu parce que, ce qui en ressort c'est souvent des choses assez convenues. Souvent les gens nous demandent de mettre en place des initiatives qui le sont déjà. C'est hyper frustrant.

 

Je crois que la démocratie participative, s'organise autour de projets concrets avec des acteurs. Si les thématiques sont des thématiques assez fédératrices alors des citoyens peuvent s'y impliquer.

Je prends la question alimentaire : c'est une question assez fédératrice pour qu'un citoyen s'y intéresse même s'il n'est pas un producteur local, même s'il n'est pas cuisinier ou parent d'un élève qui va à la cantine.

Je pense qu'on peut fédérer et motiver à partir du moment où on travaille sur des choses concrètes.

 

Je ne fais pas cette distinction très marquée entre les élus et les citoyens.

On a fait une liste qui à mon sens, est très représentative du village dans ses composantes sociologiques et politiques. Il n'y a pas une seule couleur politique et toutes les générations sont représentées au conseil.

On est issu d'une liste citoyenne qui pendant tout un mandat a travaillé et discuté avec les gens. On a proposé un certain nombre d'axes de travail qui ont été plébiscités par les électeurs.

 

Cela se décline en projets concrets, mais ce n'est pas quelque chose de descendant. C'est quelque chose qui est monté et qui a été plébiscité par les votants. Ensuite, on met les choses en place avec les acteurs de terrain.

Forcément, on a besoin de vecteur de communication pour que les gens sachent qu'ils sont toujours les bienvenus et qu'ils n'hésitent pas à proposer.

Ils peuvent avoir une tendance à se dire: "On a délégué par notre bulletin de vote et maintenant ils sont payés pour ça, ils font le boulot". Tout le monde n'est pas payé et puis il faut continuer à s'impliquer. Ce qui est naturel c'est d'impliquer les élus qui sont concernés par la thématique mais on continue de dire que les citoyens sont les bienvenus dans la réflexion autour d'un projet.

Interconnexion entre les campagnes

Les limites administratives sont-elles une aide ou un frein au développement local ?

 

Que faire des barrières mentales?

Il y a eu une époque où nous étions très connectés avec la Vallée du Loir. C'est la fameuse époque des Trois Vallées du Pays de Racan où il n'y avait pas cette frontière administrative aussi présente dans les têtes. On était sur des organisations associatives donc qui n'ont pas de frontières administratives. Il y avait des associations d'acteurs avec en particulier, un festival itinérant dans la partie nord l'Indre et Loire mais aussi sur la partie sud de la Sarthe qui faisaient très bien le lien entre la Vallée du Loir et le Pays de Racan.

 

Lorsque les Trois Vallées du Pays de Racan ont disparu, l'association a été remplacée par une intercommunalité. L'association faisait de l'intercommunalité avant que ce soit dans les lois de décentralisation. Elle correspondait aux limites de l'ancien canton de Neuvy-le-Roi pour le pays de Racan et puis, la Communauté de Commune Gâtine-Choisille correspondait à l'ancien canton de Neuillé.

C'est l'intercommunalité qui a pris la place mais en définissant une frontière administrative cela a aussi redessiné les frontières départementales et amplifié les frontières régionales.

 

Il reste des sujets sur lesquels on travaille ensemble : la rivière par exemple. Comme notre bassin est un versant du Loir, on travaille sur les rivières du Long, de la Dême, et de l'Escotait avec nos collègues de la Vallée du Loir. Mais c'est beaucoup moins souple que lorsqu’on travaillait à l'échelon associatif.

 

Pour les tiers-lieux il y a vraiment cette problématique régionale. On est vraiment connecté et financé par la Région Centre. Là, la frontière avec les Pays de la Loire est bien tangible.

Vous avez un lieu d'accueil pour les apprentis, il y a donc des activités dans le village?

On a acheté l'hôtel restaurant qui avait fermé. Les chambres d'hôtel sont réservées aux apprentis. On a aussi un grand appartement avec quatre chambres au-dessus de la poste en face du restaurant. Nous avons au total neuf chambres pour les accueillir. Ils viennent travailler dans la zone artisanale du Vigneau en particulier où les entrepreneurs sont confrontés au problème de mobilité et de logement pour pouvoir accueillir des apprentis. C'est une solution au problème de mobilité et de logement.

Comment vient-on à  Saint-Paterne-Racan?

La gare fonctionne mais pas suffisamment. Pour l'instant il y a deux départs dans chaque sens matin et soir sur la ligne Tours-Le Mans. Il est prévu au moins un départ de plus le matin et le soir pour l'hiver 2023 ainsi que des arrêts de bus supplémentaires.

L'idée d’ajouter des arrêts est de pouvoir s’adapter un peu plus aux horaires des services publics de la métropole.

Suivre les activités des collectifs évoqués dans l'article

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La Fabrique d'Estime

L’initiative portée par l’association Valesens a pour objectif de revaloriser d’anciens meubles et autres objets grâce au design pour aménager une résidence étudiante.

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Les Localos

Collectif des projets en campagne

du développement local,

de l'autonomie et de l'impertinence

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Saint-Paterne-Racan

30 rue Gare

37370 Saint Paterne Racan

E-Mail: projets@stpaterneracan.fr

Tel. : 02 47 29 22 04

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