https://www.qwant.com https://duckduckgo.com/ La terre vue de l'arbre, avec Katie Trottier (grimpeuse, élagueur, coach en jardin) | synapsis
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La terre vue de l'arbre

A la Chartre-sur-le-Loir, Katie Trottier nous invite à voir différemment le monde des arbres et notre rapport au paysage. Grimpeuse, élagueur, coach en jardin... ses différentes casquettes et ses années d'observations sur le terrain nous apportent une vision globale sur l'aménagement du territoire, la gestion des ressources, le vivre ensemble entre flore, faune et humains.

Attitude-arbre c'est quoi?

Attitude arbre

Peux-tu nous présenter toutes tes casquettes?

 

La première est environnementaliste, consultant en espace paysager et « sauvage ».

Pourquoi je dis sauvage ? Parce que le naturel n’existe plus, l'humain a mis sa main à peu près partout sur le territoire français ; sauvage veut dire que la nature a repris ses droits.

 

J’observe ce qui se passe entre les différents milieux. Je regarde l’état des végétaux de l'arbre à l’herbe en passant par les diverses strates arbustives… J’analyse l'espace dans sa globalité de la maison vers l’extérieur et de l’extérieur vers la maison.

Un jardin c’est plusieurs espaces comme une maison avec son coin bibliothèque, sa salle à manger, sa cuisine... Je conseille et je réalise un état des lieux dans l’objectif d’un vivre ensemble entre les végétaux et nous.

 

 

 

Le diagnostic de l'arbre:

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Je l’observe du sol à sa cime c’est-à-dire, du système racinaire au collet, du tronc, de ses charpentières jusqu'au bout de ses feuilles. Je regarde son état mécanique, morphologique, s'il n'a pas d'attaque parasitaire et ensuite je détermine les interventions nécessaires pour vivre ensemble selon le contexte de votre jardin, parc, rue, bord de rivière,…

 

Un arbre met longtemps à pousser, c’est un peu nigaud de le supprimer pour replanter le même genre de végétal ensuite. On analyse son état, on établi une fiche d'entretien pour qu’il puisse vivre encore longtemps dans ces lieux auxquels parfois il donne son empreinte.

 

 

l'élagage:

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On taille ou on élague. Les deux termes signifient supprimer une partie infime ou importante de l'arbre.

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Cette intervention n'est pas à prendre à la légère. Elle est à réaliser seulement si elle est utile à l'arbre, après avoir fait son diagnostic. La taille peut être un moyen d'éviter des dégâts plus tard. Comme pour un enfant qui a des visites médicales tout au long de sa croissance, on doit faire de même pour un jeune arbre. L'arbre a besoin de ses feuilles pour pousser. Si on lui enlève, elles vont sortir de manière anarchique modifiant alors sa morphologie, le rendant fragile et donc dangereux.

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Quand les humains taillent les arbustes « au carré » au printemps, automatiquement à l'automne ils devront recommencer. Le végétal va taper dans ses réserves, il va se fatiguer. Et l’humain se donne beaucoup de peine pour rien.

Si le jardin le permet, on peut garder un arbre de quarante mètres avec son port naturel. S’il ne permet pas d'accueillir ce géant, on va pratiquer une taille de maintien. Elle permet de ralentir la pousse tout en gardant la silhouette naturelle de l'arbre plutôt que de le transformer en « têtard » ou en « tête de chat » qui sont des élagages de production de bois mais pas du tout adaptées à la protection des bâtiments.

 

Les arbres « têtards » sont des modèles de production datant du Moyen Age. On n'avait pas de bois de forêt. On allait tailler les arbres en « têtard » en bordure de propriété, donnant les haies bocagères.

Tu vois ces gros troncs surmontés de chandelles ? Les têtards donnant les sections chauffantes. Les « têtes de chat ou de saule» eux, produisaient de quoi allumer le feu. C’est une taille de production mais en aucun cas de l’entretien de l’arbre.


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Les techniques de tailles douces adaptées que j'utilise sont celles qu'on utilisait déjà sous Louis XIV, puis avec l'aire l'industrielle on a tout oublié. A cette époque, les humains vivaient avec les végétaux et les observaient.

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Aujourd'hui, le grand public a besoin des chercheurs pour lui dire : « l'arbre n'est pas juste du mobilier urbain, un producteur… mais il est bien un être vivant qui, malgré nous, nous protège contre le réchauffement de la planète, les inondations, etc… ».

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J’élague depuis 28 ans, j’ai appris avec une scie et une tronçonneuse-élagueur. La majorité de mon travail est exécuté à la scie. Pour moi, la tronçonneuse est un matériel polluant pour deux raisons : son fonctionnement (énergie fossile ou électrique) et sonore. La chaîne avec l’inertie peut entailler l’écorce permettant l’intrusion de spores de champignons et de bactéries.

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L'haubanage sécurisant:

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Il est exécuté lorsque l'arbre a une faiblesse mécanique et qu’il peut vivre encore très longtemps. Mais son emplacement le rend dangereux. On utilise des cordages spécifiques passés à différents niveaux autours des charpentières pour répartir les charges selon les besoins du sujet. Le tout pouvant être accompagné d’un élagage.

L’objectif est de réduire les dégâts qu’ils soient pour l’arbre ou pour le propriétaire. Avec cet haubanage, quand la branche lâche, elle restera dans les airs pour éviter la casse au-dessous.

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Le coach jardin:

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Je viens dans votre jardin, je regarde votre matériel. Je vous apprends à les utiliser correctement, à bien vous placer pour ne pas vous faire du mal, étant aussi éducateur sportif. Surtout je vous explique comment tailler, entretenir vos végétaux selon leur mode de pousse.

 

Souvent, les jardins ont des haies très compactes, c’est comme si un mur en parpaing était construit. La réaction au vent est identique. Le vent va monter et redescendre juste derrière.

Par contre, si on créé une haie ajourée et large, on va jouer avec le vent jusqu'à le faire passer directement sur le toit sans qu’il touche le sol. Et hop! il file part dessus et on ne le sent pas.

 

 

Le paysage, la création et l’entretien:

 

Dans la création j’aime le partage. Si les propriétaires ont des idées de végétaux qui entrent dans les critères du climat, du sol et de l’exposition, on les plantera dans le jardin. Je donne des conseils, des directions d’aménagement, sans imposer.

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C'est une étude globale entre la vue de la maison et la vue du jardin vers la maison, le parcours du vent… etc. Bien choisir les végétaux, bien les placer permet de les laisser vivre et de réaliser quelque chose de sympa.

 

Si on a peu d'espace, on plante un arbre de petite envergure. S’il est déjà là on verra comment le contenir tout en le respectant.

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La grimpe

La grimpe

La grimpe au cœur de l'arbre:

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L'animation est une branche du conseil. Ouvrir l’esprit en interagissant avec le public, en leur montrant que l'arbre est un être vivant car il respire, il transpire, … Il peut faire des embolies.

Il respire par quoi? Ses feuilles, donc si vous les supprimez, il ne peut plus respirer !!!

 

La grimpe découverte nous permet d’être à l'intérieur de l’arbre. Je la conçois avec des cordages, pour des raisons de sécurité. La grimpe doit se réaliser grâce à lui, en le touchant, en le chevauchant, en grimpant le plus haut possible en une fois, ou en redescendant puis en repartant à son ascension. Vous devez vous sentir enveloppés dans ses branches et puis vous vous écartez du tronc pour grimper. Vous vous prenez pour un écureuil cherchant un fruit en bout de branche en marchant sur ses charpentières.

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J'aime les séances de grimpe en famille, entre amis pour qu’ils discutent ensuite de leur expérience.

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Pourquoi le voir de l'intérieur?

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Parce que d'habitude on le voit de l'extérieur, d'en bas. On doit lever la tête. Là, on voit ce qu’il voit ou ce qu’il vit. Il s’agit vraiment de découvrir l’arbre en son cœur, voir le vivant et le mort. Se prendre pour un animal vivant avec lui parce qu’il est son garde-manger ou son habitat.

Pour découvrir l’environnement d’en haut comme un oiseau.

C'est pour ces raisons que j'aime être itinérante, pour vous permettre de voir votre espace dans une autre dimension.

 

Dans l'arbre la notion du temps disparaît. Je suis même obligée de mettre une alarme pour arrêter la séance.

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On se met à la place de l'animal ou de l'arbre?

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Ça dépend des moments et des personnes qui grimpent. Ça dépend comment elles ont envie de regarder. Des fois, je sens sa force et je regarde autour de moi comme si j’étais lui. D’autres fois je m'imagine être un petit faucon qui guette sa proie, ou je suis une chenille...

On peut tous ressentir différemment les choses étant tous différents mais on se rapproche tous de la nature, ça c’est sûr.

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On rêve ?

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Oui il y a du rêve, du bien-être. En plus, les arbres produisent des phéromones: des phytocides.

C'est une molécule qui nous déstresse. Au Japon ils font énormément de balades sous les arbres : des « bains de forêts ». Je ne dirais pas que je rêve mais je suis bien, je suis posée, tranquille...

Je pense que c'est aussi ce que ressentent les gens. Ça peut aussi être de l'introspection … On ressent quelque chose.

​C'est un peu comme gravir une montagne mais une montagne vivante?

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Oui ! D'abord je regarde d'en bas quel chemin je vais emprunter puis je grimpe. Une fois dedans, je me balade que ce soit pour installer des ateliers ou pour élaguer, je fais le tour du houppier. j’en profite pour réaliser une excursion vers les points m’apparaissant fragiles vus d’en bas et je prends des photos. Une montagne on escalade, un arbre on le grimpe.

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Édouard Cortès, un auteur qui a vécu trois mois dans un arbre écrit: "En montant dans ce chêne, il faut trouver les forces pour descendre en moi-même"... Quand les gens montent ils se confrontent aussi à eux-mêmes ?

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Oui derrière la grimpe, la découverte de l’arbre, il y le dépassement de soi. Il n'y a pas d'âge, enfants ou adultes, certains seront dans le jeu, si c’est leur tempérament. D'autres devront aller chercher au fond d’eux pour dépasser leur crainte, pour d’aller plus loin. D’autres encore sont fascinés par l'arbre, par ce qu'ils voient de là-haut. Je le perçois et le vois par la banane sur leur visage. En descendant, ils sont souvent plus posés et leurs yeux brillent.

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Le but n'est pas d'arriver en deux-deux tout en haut de l’arbre mais de s'amuser, de mettre les pieds sur l'arbre. Ils peuvent descendre et remonter autant de fois qu’ils le souhaitent, essayer un autre arbre qui leur fait moins peur.

 

Plusieurs techniques sont possibles pour arriver là-haut : la grimpe à l'anglaise, la grimpe chenille, la grimpe binôme et depuis peu la grimpe avec des prises d’escalade.

​​Comment choisis-tu un arbre pour grimper? Tu as une préférence dans les essences?

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Je n'ai pas de préférence, je m'adapte. Je trouve que les feuillus sont moins durs au toucher par rapport aux résineux. J’aime grimper par rapport au lieu. Quand les arbres sont vieux, ils ont vécu des tas d'évènements. J'aime ceux des abbayes, des châteaux. Il y a toute cette histoire, ils ont vu des calèches, des combats, ...

 

Des collègues font grimper en pleine forêt. Des forêts productrices où les troncs sont très longs. On grimpe longtemps mais on est toujours loin de l'arbre. On n'a pas les pieds sur lui. On ne peut pas lui faire un câlin.

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Moi, je préfère la lisière ou la clairière en forêt. En lisière, les premières branches sont accessibles même par un enfant. Là, on est vraiment en contact avec lui.

Pour moi l'arbre n'est pas que dans la forêt. La forêt à la base est un lieu de production contrairement à l'espace de la rivière où l'arbre est un lieu de nichoir, d'habitat, de nourriture…

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Sur notre territoire, il y a très peu de forêts pour se balader. Il y a quelques forêts gérées comme un vieux père avec ses enfants où il va y avoir de beaux vieux arbres mais souvent on ne parle pas de ces forêts là. On parle d'espace où on va faire des sélections, on va couper, on va produire.


 

Tu ne blesses pas l'arbre? C'est un gros animal qui monte, ce n'est pas un petit oiseau qui vient se poser sur ses branches?

 

Il y a des risques selon la saison. Au printemps on va choisir de vieux arbres ayant une écorce plus résistante. Sur un jeune arbre, rien que de pivoter le pied, on décollera un bout d’écorce. En été une fois son écorce faite, on pourra grimper sur le jeune et l’ancien.

En fait, je m'adapte à eux, selon la saison et le public à emmener en balade.

Prendre de la hauteur pour repenser le paysage

Repenser le paysage

Voir d'en haut change le regard pour toi et pour les personnes que tu accompagnes? Est-ce qu’on voit davantage la fragilité de l’arbre?

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Non, je ne le vois pas fragile. Pour moi l'arbre est fort et puissant.

Quand j'entends l'O.N.F. dire que les arbres vont disparaître, je ne suis pas d'accord avec eux.

J'ai pu l'observer avec certains arbres ici prélevés sur une terre plus humide, moins sèche. Je vois qu'ils s'adaptent, ils ont leurs feuilles plus dures.

C'est sûr que certains adultes auront moins de facilités à s'adapter. C'est un peu comme un ancien qui va avoir du mal devant un ordinateur. Certains y arrivent mieux que d'autres.

L'homme est en cause, mais la terre a connu des tas de bouleversements chauds-froids.

 

On nous dit que la terre se réchauffe, oui mais en même temps, elle a toujours eu des cycles. Les hivers vont être de plus en plus froids sur nos latitudes. On a des étés avec de courtes périodes où l’hydrométrie est au plus bas. Elle cause de la souffrance sur les parties aériennes des arbres de nos latitudes et même pour ceux originaires de la côte d’azur qui ne connaissent pas de taux d’humidité aussi bas chez eux. Cet été chez nous, sous la plisse, la terre était fraîche voir légèrement humide. Il faut tout regarder, tout observer.

 

Ici, nous sommes sur des terres de vigne : un mélange de cailloux et d'argile. Sébastien Cornille (viticulteur à Marçon) observe ses parcelles : le sol, le vent, l’exposition, ce qui lui permet d’établir un ordre de priorité de parcelles à tailler évitant le gel sur les fleurs, et de sauver ainsi sa production.

 

On peut aussi éviter nos soucis au niveau de l'urbanisme. On construit de plus en plus près des rivières, dans les prairies alluviales, les bâtiments sont automatiquement inondés.

 

Si tu vas vers Le Cher, tu verras dans la plaine de petites maisons avec un escalier pour accéder à l'étage de vie et près de la porte l’anneau d’attache de la braque.

C’est pareil sur la Loire. Dans certains départements ils restaurent les digues de l'intérieur au lieu de le faire de l'extérieur. Ils augmentent ainsi le débit. Quand l'eau arrive, elle est plus puissance donc plus destructrice. Les plaines alluvionnaires sont là en cas de débordement et permettent aux maraîchers de cultiver de beaux légumes sans produits phyto et autres… avant on y cultivait du chanvre. Maintenant, on met des maisons.

 

Le pire ce sont les travaux de drainage des champs qui sont réalisés juste pour que le paysan puisse passer avec son tracteur toute l’année. Quand on sait que depuis plus de trois ans les nappes phréatiques sont à sec, il est triste de voir toute cette eau dévaler les fosses pour aller engorger les rivières au lieu de pénétrer dans la terre. Si on respectait l’eau, on aurait moins de problèmes.

Tu opposais le naturel à l'ensauvagement, c'est une lecture globale du paysage et de l'arbre?

 

C'est un tout. Les connexions entre les arbres ne se font pas que dans les bois. Les arbres dans ton jardin se connectent entre eux. Ils se préviennent comme ceux des lisière, des alignements, des bords de rivière, …

 

L’agroforesterie recréé par ces alignements des groupes d’arbres. Leurs systèmes racinaires communiquent et permettent de garder de l'eau. Les arbres protègent des rayons du soleil, du vent les cultures qui se trouvent dessous.

Le sol est aéré grâce aux racines donc pas besoin d’utiliser de gros engins. Il peut être travaillé par les engrais vert qui l’aèrent et l'alimentent.

Ils sont peu nombreux ceux qui respectent la terre, regardent la lune, le temps.

Quelles seraient les conséquences de l’agroforesterie sur le paysage?

Ça serait plus arboré. On aurait un potentiel d’humidité plus important.

 

C'est à dire?

 

Aujourd'hui, on a de plus en plus des champs de panneaux solaires produisant de l’électricité mais ils renvoient aussi quatre fois plus de chaleur dans l’air qu'un toit en ardoise.

La solution pour réduire ce réchauffement de la terre serait donc de planter au moins le double d’arbres près de ces sources de chaleur, dans l’espoir de récupérer assez d'humidité et de fraîcheur. L’ énergie « verte » d’aujourd’hui augmente les températures.

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Pour info, depuis 1997 en Europe la température augmente plus vite que sur les autres continents et depuis la même date, l’Europe a augmenté l’installation des panneaux photovoltaïques !!!

Aujourd’hui, on nous pousse à installer encore et encore plus des panneaux photovoltaïques sans aucune contrepartie de planter des arbres. On se moque de nous. 

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L’auto-alimentation électrique sur chaque maison permettrait de libérer les terres agricoles en espace agroforestier créant un couvert végétal donnant une zone humide et de culture.

 

Il y a d'autres systèmes pour réchauffer sa maison, par exemple les circuits d'eau sous un toit en ardoise pour l'eau sanitaire et pour l’eau de chauffage. Ils peuvent être couplés avec une autre énergie comme le bois ou une énergie fossile.

Envisager le monde dans sa globalité

Réinventer le monde

Donc il faut penser le jardin, penser le paysage et penser l'habitat comme un ensemble?

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Oui, j’ai débuté mon cursus comme assistant géomètre. Je faisais des relevés pour le bâtiment et le TP. J'ai fait les cadastres et j'ai vu le remembrement dans les années 80. Ensuite, j’ai travaillé dans la gestion des espaces naturels, plus spécifiquement en restauration de berges. J’apprends le fonctionnement de la rivière, comment l'eau se déplace, …

 

Quand tu es à la campagne tu apprends à regarder les végétaux. Si tu t'intéresses à eux, tu sais dans quel sol ils habitent.

Si tu vois un saule, tu peux t'imaginer qu'à côté, il y a une marre ou une rivière... il va y avoir de l'argile et du limon, c'est un tout. Tu ne peux pas dire, je vois ça et je ne vois pas ce qu'il y a autour.

Un agriculteur ne peut pas dire, je vois ma terre et pas le vent qui vient.

 

Comment pourrait-on allier les besoins humains : son habitat, les paysages qu’il travaille avec le paysage naturel?

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En essayant de vivre ensemble, de voir ce dont on a besoin.

Par exemple les éoliennes: pourquoi mettre des grandes éoliennes qui vont modifier les courants d'air, empêcher certains oiseaux de passer quand on sait qu'il y a d'autres petites éoliennes, comme des éoliennes à axe vertical qui sont moins dangereuses pour les oiseaux.

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C'est quoi une éolienne à axe vertical?

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C'est un peu comme un arbre, un poteau avec des bras auxquels sont fixés des quarts de boîtes de conserve. Le tout tournent sur un axe vertical au lieu de tourner sur un axe horizontal. Elles sont moins grandes et elles ont moins besoin de vent pour fabriquer de l'électricité. C'est vrai qu'elles sont aussi moins puissantes. Mais vu qu'on ne sait pas quoi faire des déchets des éoliennes, il vaut mieux en avoir des petites, proches des habitats, associées à des petits panneaux solaires et à un puits.

 

Ça veut peut-être dire, vivre en autarcie mais ça veut aussi dire, vivre en harmonie avec son territoire. Il est bien d’être cohérent avec son espace.

Le vent, comme l'eau est très important dans la prise en compte du paysage?

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Oui, ils le créent, le dessinent. Quand tu vas en bord de mer, les cyprès sont couchés par le vent. L’eau creuse les sols selon leurs structures.

 

Si tu plantes une haie en bord de route par exemple, la partie à l'ombre va faire de l'eau, elle va geler et va rendre la route plus dangereuse. Pourquoi ne pas l'écarter? La Chambre de l'Agriculture fait croire que si on perd un mètre, on va perdre un mètre de culture. C’est faux. Si la parcelle était entourée d’une haie ajourée, le vent ne pourrait pas coucher les blés et la production serait au rendez-vous. Les études d'impacts sont trop dirigées.

 

Pourquoi implanter des centrales marines sur des zones de pêche? Des espaces protégés?

Autrefois on a construit des seuils et des petits barrages sur les rivières pour canaliser l'eau pour les tanneries. On a enlevé les usines, les ouvriers sont partis mais les bâtiments sont là avec les seuils et le cour d'eau travaillé. Pourquoi ne pas installer de génératrices à ces endroits?

Pourquoi mettre des turbines dans un endroit où on essaie de protéger une faune quand on a des endroits déjà travaillés ? Choisissons les lieux où la faune et la flore sont des plus ordinaires.

C’est ce que tu transmets lors de la grimpe ou lors de tes déplacements chez les habitants?

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Oui, j'essaie au maximum de parler de tous les sujets énoncés précédemment, de créer un déclic dans la tête des gens, que ce soit dans leur jardin ou en grimpe.

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Quand je fais la grimpe, je parle aussi des panneaux solaires, c'est un bon moment pour ça. Ils sont là, ils sont à l'écoute, ils sont tranquilles.

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La feuille est un peu comme le panneau solaire de l'arbre, elle capte l’énergie solaire.

Quand il y a des parents, j'essaie de décliner la chose parce que je pense qu'on ne prend pas en compte le global.

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Pour moi l'observation est très importante. J'essaie de chercher, de comprendre puis d’informer.

Quand je suis en animation, j'aime que les gens apprennent à regarder autour d'eux.

Tu souhaiterais ajouter quelque chose ?

 

Oui, je voudrais faire partie des évènements où l’on parle du végétal, pour transmettre qu'il faut le respecter, faire attention à lui et faire plus attention à ce qui nous entoure.

J’aimerais donner des cours les après-midi et montrer que l'arbre n’est pas un mobilier.

 

Au moment des échanges, des trocs de plantes, je voudrais expliquer comment planter et où …

 

Si j'ai un mot à dire c'est de vivre ensemble, pas qu'entre humains mais aussi avec la flore et la faune parce que sans la flore, il n'y aurait pas de faune donc on n'existerait pas nous non plus.

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Katie TROTTIER

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La Gasnerie

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