https://www.qwant.com https://duckduckgo.com/
top of page

L'Ebauche

"

Notre souhait, en voulant être au cœur d’un village, c’était que l’art reste au cœur de la cité, si petite soit-elle.

"

Aire de création artistique

P1060899_JPG.webp

 

 

 

 

Propos rde Gaëlle Guéranger ecueillis à Jupilles au moment des portes ouvertes de l'Ebauche en Mai 2022

Un lieu d'accueil

" On a envie que l’art soit au cœur de la société, donc on est là au cœur de ce village."

Vous avez choisi de vous installer à Jupilles en 2018 pour y vivre, pour y travailler vos projets et pour accueillir le public. Vous encouragez l’ouverture à la création artistique par le biais de cours, d' interventions en milieu scolaire, de spectacles en forêt, de résidences d’artistes et aussi grâce au festival de L’Assemblage.

 

On pourrait imaginer qu'il y ait une différence entre avoir un espace personnel et intime pour créer et un autre lieu pour accueillir le public et le festival, peut-être plus visible et dans un milieu urbain, or ici les frontières sont floues.

 

L’articulation est un peu différente. En 2015, on allait beaucoup travailler en dehors de notre lieu de vie qui était Beaumont-Pied-de-Boeuf. On allait travailler au Mans mais on n’avait pas de lieu sur place pour répéter nos spectacles donc il fallait se déplacer à Angers, à Paris, à Nantes ; ce que l’on peut encore faire pour créer. Mais pour reprendre un spectacle que l’on allait représenter au Mans, 80km aller et 80km retour.

En fait, cette manière de faire nous fatiguait, nous isolait. Notre lieu de vie devenait un lieu dortoir et nous apportait peu de satisfaction. On avait envie d’inventer autrement notre travail et notre rapport à la création et surtout au public, donc on s’est mis en quête.

 

Notre premier souhait était de trouver un lieu pour nous, pour répéter à proximité.

Ensuite, mon travail est porté par le public, soit parce que je donne des ateliers, des cours et j’ai besoin que les gens viennent à moi dans une salle par exemple, ou soit parce qu’on fait des spectacles.

On s’est dit que ça pourrait être sympa de pouvoir accueillir le public dans un lieu.

De la salle isolée en pleine campagne, répondant à nos besoins de répéter, on est passé à trouver un lieu en plein cœur de village.

C’est devenu pour moi vraiment un objectif, avec un parking, facilement trouvable pour des gens qui viendraient de la ville ou de plus loin.

On s’est mis en quête d’un lieu près de la forêt, parce que pour nous c’est quelque chose d’important, au cœur d’un village et qui reste dans l’axe entre Le Mans et Tours.

 

Notre souhait, en voulant être au cœur d’un village, c’était que l’art reste au cœur de la cité, si petite soit-elle. C’est à dire qu’on ne voulait pas s’enfermer au fin fond de la campagne dans un lieu où l’on inviterait des amis à venir voir notre production.

Être au cœur avec tout ce que cela comporte de gens qui nous soutiennent, des gens qui ne nous connaissent pas et qui ne viendront peut-être jamais ici. Mais en même temps, c’est là, on n’est pas tous consommateurs de ce qui nous entoure tout le temps. On a envie que l’art soit au cœur de la société, donc on est là au cœur de ce village.

 

Pour nous c’est quelque chose que l’on mesurait, mais pas complètement car c’est en étant en action qu’on voit le mieux les choses.

Pensez-vous alors qu’il puisse y avoir un art local, un art qui s’enracine à son milieu dans une sorte d’interaction entre environnement, corps et création ?

 

L’enracinement n’était pas écrit dès le départ. C’est le lieu que l’on a trouvé qui fait le projet.

Ici, on est en plein cœur d’un bourg, à l’orée de la forêt, c’est une propriété qui fait 4000m2, avec 2000m2 de pelouse où on a une vue sur la forêt. Tout ça a inspiré le projet de l’aire de création.

Pour nous il y a vraiment l’extension qui est l’extension des chemins de randonnées, qui est la forêt, tout ça pour nous, participe d’un seul espace.

L’atelier en soi, fermé, à l’abri des regards, chauffé en hiver, à l’abri de la pluie, fait 125m2 et même si on a beaucoup investi dans son confort, il fait partie d’une articulation parmi le reste des espaces. Malgré tout, il est au centre de l’Ébauche et il est quand même le point de départ.

 

Ça aurait été autre chose si on avait été ailleurs.

 

Notre démarche en tant qu’artiste, c’est de se laisser influer, influencer par notre environnement. Si on habitait aujourd’hui au Mans ou à Tours, on serait influencé par l’urbanisme, par cette énergie urbaine, là on est inspiré par une autre énergie.

Tout le projet de l’ébauche est construit sur cette appréhension de l’histoire et de la géographie du territoire où on est.

Aujourd’hui je suis artiste mais j’ai aussi une autre casquette qui est celle de programmatrice avec l’Ebauche et avec le festival. Cela me permet de prendre du recul et ce dont je m’aperçois c’est qu’on pourrait imaginer au bon sens du terme, qu’il existe aussi un art rural : qui a une ruralité artistique et qui se construit.

 

On le voit à travers les artistes que l’on rencontre et qu’on accueille : des gens issus de la campagne, ou qui ont grandi à la campagne et qui sont vraiment en lien avec la terre, avec le sol, avec le terrain, avec l’histoire. Ils ont une connaissance particulière aussi de l’environnement naturel, des autres espèces vivantes. Tout ça nourrit et construit un rapport à la création artistique qui est différent, qui est très encré.

 

D’ailleurs, pour le prochain festival, on accueille une compagnie, dont l’artiste est fille d’agriculteur. Elle a monté un spectacle qui s’appelle Époque et qui questionne la tradition. Son récit et une forme d’autobiographie, elle questionne la tradition à travers le chant et la danse.

 

En terme de pratique d’atelier, avec le travail que l’on peut faire avec les enfants ou hors du temps scolaire, j’ai l’impression de travailler à ce qu’on pourrait appeler une écologie fondamentale qui dépasse la notion des partis politiques.

C'est là, sur cette écologie fondamentale que j’ai envie de placer le discours et la parole, c’est à dire: prendre soin de tout ce qui entoure.  Que se soit le vivant et le non-humains, cela répond à ce soucis de construire un projet qui soit en lien avec la géographie et son histoire. C’est de ne pas imposer un projet artistique parachuté d’une ville ou d’une volonté politique mais d’inscrire un projet au quotidien en relation avec l’environnement, avec les habitants, l’histoire de ce village, de cette forêt.

Festival l’Assemblage 

Pour le festival, on lance un appel à projet qui soit en lien avec un souhait de sobriété.

Par exemple tous les spectacles sont présentés en journée, il n’y a pas de lumière du soir. C’est à la lumière naturelle, aussi parce qu’on aime bien l’idée que les artistes se saisissent de cette lumière, jouent avec et nous révèlent à nous spectateur cette beauté.

Même si on est nombreux à la connaître, à apprécier la beauté du matin, le soleil qui se couche, elle est magnifiée par une autre perception que celle d’un autre artiste qui présente une pièce, une danse.

 

Il y a tout ça dans notre démarche avec le festival: il  y a cette sobriété énergétique que l’on demande aux artistes dans leur démarche de création.

Il y a ce souhait qu’ils soient en contact avec la terre. On ne construit pas de scène. Ils sont au contact su sol naturel que ce soit l’herbe, l’espace de la forêt ou les chemins. Tout ça créé une sorte de sélection.

Parmi les artistes que l’on accueille, plusieurs sont déjà en contact avec des lieux extérieurs, certains dansent déjà en forêt. D’autres non, mais ils sont prêts à tenter l’expérience et ce n’est pas tous les artistes. Certains ne présentent leurs spectacles que dans des salles et sur des scènes et ils n’envisageraient pas l’art autrement.

 

Chez nous c’est une révolution intérieure qu’on a fait. C’est la réponse qu’on se donne pour pouvoir continuer parce que c’est un milieu qui se tend énormément depuis plusieurs années. Pour nous et pour le public c’est une belle échappée.

ebauche2.webp
ebauche3.webp

L’ÉBAUCHE,
Aire de Création Artistique

4 rue du 8 mai 1945
72500 Jupilles

ebauche.contact@gmail.com

Réservation festival et activités :

06 38 31 41 51

Contacter la compagnie
Artistique – Gaëlle Guéranger  gaellegueranger.clinamen@gmail.com

 

Technique – Loïc Richard loicnomade@gmail.coml

 

bottom of page